Racisme contre le joueur Boubacar Soumaïna : la FAF condamne “énergiquement”
Les actes de racisme “abjectes” dont a fait l’objet le joueur du NC Magra, le Nigérien Boubacar Haïnikoye Soumaïna dimanche, lors du match ayant opposé son équipe à la JS Saoura pour le compte de la 24e journée de L1, ont été “énergiquement” condamnés par le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Amara Charaf-Eddine.
“Ancien premier dirigeant du CRB et actuel président de la FAF, je suis
profondément indigné par ce nouveau fait raciste, survenu dans l’un de nos
stades, et je le condamne de manière claire et avec une extrême vigueur”
a-t-il indiqué dans un communiqué, publié lundi, juste après l’ouverture de
la réunion mensuelle statutaire du Bureau fédéral.
Profondément irrité par les propos racistes qui ont été proférés à son
encontre ce dimanche, l’ancien joueur du CR Belouizdad s’était en effet
empressé de poster une réaction sur sa page facebook, suscitant ainsi la
sympathie de ses followers, mais aussi celle des hautes instances du
football national, dont la FAF, qui a réagi dès le lendemain, pendant la
réunion mensuelle de son bureau.
“Ancien joueur du CR Belouizdad puis du NC Magra, Soumaïna a pratiquement
sillonné tous les stades d’Algérie, dans lesquels il a rencontré de belles
personnes, qui lui ont témoigné amour et soutien à chaque fois. Mais cette
nouvelle expression de l’abomination raciste autour d’une aire de jeu, est
une manifestation ségrégationniste de trop, car, comme le dit Boubacar
Haïnikoye Soumaina, qui est un exemple d’éducation et de sérieux par
excellence : le racisme n’a pas sa place dans football algérien”, a cité
l’instance fédérale dans son communiqué.
Charaf-Eddine, tout en condamnant une nouvelle fois ces graves
dépassements, a appelé “les Pouvoirs Publics à appliquer, avec la célérité
et la rigueur nécessaires, les dispositions de cette loi relatives à toutes
les manifestations du racisme et de la haine dans les stades”.
En effet, une loi criminalisant toute forme de racisme, et tout discours
de haine, a été promulguée au mois d’avril dernier sur instruction du
président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui selon la FAF avait
même “insisté sur la nécessité de mettre en place un observatoire national
de la prévention, de la discrimination et du discours de la haine”. Une
institution nationale, que le Président avait décidé de placer sous son
haut patronage.
De son côté, et parallèlement à cette action de la force publique en
faveur de l’application de la loi ad-hoc, la FAF a assuré qu’elle mènera
ses propres actions de sensibilisation et de prévention contre le racisme,
la xénophobie et la haine à travers les stades de football en Algérie.
Une quête qui sera menée sous le slogan : “Non au racisme ! Faisons tous
barrage à la haine et à la discrimination !” est-il encore précisé dans le
communiqué de l’instance fédérale.
En effet, selon le patron de la FAF, “l’Algérie est une terre d’accueil
ancestrale, de fraternité, d’altruisme et de solidarité. Donc, l’expression
du rejet de l’autre y est absolument insupportable, car contraire aux
traditions de notre pays” a-t-il encore tenu à rappeler.
Déclaration intégrale de M.AMARA CHAREF